DS21 bleu andalou intérieur cuir naturel 1968

Même le plus blasé restera béat devant cette DS21 1968, car c'est une vraie merveille.

 

 

Voici l'histoire de son achat par Olivier

 

On me l’avait dit : « laisse tomber l’affaire. Ta DS, tu la trouveras sans la chercher ». Ca faisait des mois que j’écumais les routes de la région avec celle qui était encore ma fiancée et dont la patience fut souvent mise à l’épreuve mais jamais prise en défaut. C’est que trouver une DS en ce début de troisième millénaire devenait chose ardue. Et j’avais mes exigences : une Pallas en état correct, complète et pas trop cher (ben oui, tant qu’à faire…).

J’ai vu de tout : une des toutes premières Pallas peu kilométrée mais hors budget (si j’avais su, je l’aurais quand même faite rentrer dans mon budget !), une 21 IE chère et moche vendue par un représentant de chez Renault (ça rassure…), une autre complètement démontée qui menait un couple au surendettement et au divorce, transformant au passage leur modeste pavillon en une succursale de chez Blondeau. 

Las, je décide de bannir de mes lectures Citropolis et La vie de l’auto. Je repousse l’achat à plus tard.

Juin 2003. Six mois que la quête de la DS est en sommeil. Une annonce dans un gratuit : DS 21 Pallas boîte mécanique de septembre 67, une des toutes premières avec phares directionnels, gris palladium, cuir noir, complète. Etat moyen, mais utilisable au quotidien. Le vendeur, un parisien qui travaillait dans le Loiret, me l’apporte en bas de chez moi. Banco. Celle qui entre temps était devenue mon épouse me l’offre pour mon anniversaire. Ca ne se refuse pas, d’autant que j’ai quand même un peu forcé l’histoire. Le levier de vitesse coudé, première, deuxième, je retrouve les grands gestes de mon enfance. Les phares qui tournent, le bruit génial de la direction, l’odeur de la DS. Des moments que l’on n’oublie pas.

Août 2003. Les vacances dans le Puy-de-Dôme se terminent enfin. Je retrouve ma DS. Un rayon de soleil, un tour de clé, une pression sur le petit bouton noir et roule ma poule. Un type à moto me fait un signe. Je m’arrête. « Bonjour, j’ai aussi une DS Pallas de 68, une hydraulique en fin de restauration ». Echange d’adresses. Nous sommes quasiment voisins.

Quelques ennuis financiers plus tard, il me propose sa voiture. Au prix fort (d’autant plus fort que belle-maman possédait encore la pharmacie de la commune). Reste à convaincre celle qui était maintenant passée du statut d’épouse à celui de maman : « Tu sais, avec le petit, une DS en bon état, c’est beaucoup plus prudent ». Ben voyons… Magnifique, cette DS bleu andalou. Mécanique refaite à neuf, une peinture comme je n’en ai jamais vu sur une DS. On casse la tirelire. Sensations complètement différentes. L’embrayage automatique, désarmant au début. Et puis le regard des autres, souvent admiratif, mais toujours pesant. Je regrette l’époque bénie où n’importe quelle DS, belle ou moins belle, se fondait dans la circulation. J’ai du mal à trouver ma place sur ce siège de cuir un peu trop grand pour moi. Je finirai bien par m’y habituer.

On passe de bons moments avec cette voiture ! Elle fait partie de la famille. On a des souvenirs. La pose de plaques d’immatriculation chez Citroën, un moment d’anthologie: pour éditer la facture, le magasinier doit renseigné la rubrique « modèle ». Sur son ordinateur, un défilé de voitures : XM, BX, GSA, GS, Visa, Dyane. Mais pas de DS. Pas d’ID non plus. « Chef, DS, je trouve pas ! ». « Ben t’as qu’à cliquer sur Divers ». Et voilà comment une voiture qui est à la gloire de l’automobile française se retrouve dans « divers » ! Calme-toi, Olivier !

Beaucoup de rencontres sur les parkings de supermarchés, avec l’inévitable casse-couille faux connaisseur : « Elle est propre, vot’ voiture ! ». HEIN ? QUOI ? PROPRE, MA DS ? Et pourquoi pas roulante, pendant qu’on y est ? J’ai même eu droit à un taré qui tapait sur la carrosserie avec son poing : « c’était du costaud ! ». J’en connais qui lui auraient fait la peau, à l’abruti !


Huit ou neuf ans plus tard, la DS est toujours aussi belle, surtout à la tombée de la nuit. C’est là que je la préfère. Longue, brillante, presque grandiose. Mais le siège de cuir est toujours un peu grand.

 

On sent bien qu'Olivier a le souci du détail..

.. et la plaque nous indique même l'année.
C'est vrai que ça se faisait avant le nouveau système, c'est une tradition qui s'est perdue...

On ne dira pas qu'est rutilante, puisque rutilant c'est en principe, au départ, pour le rouge...

Bleutilante?

En tout cas, cette 21 a su ne pas oublier son côté "Pallas".

 

Tout en gardant une touche de poésie

...et des options rares: le Jaeger et l'indispensable poste radio Continental Edison.

J'admets: je suis peut-être un peu jaloux.